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Saint-Bernard de Tiron
Bernard d'Abbeville ou de Tiron naquit près d'Abbeville en 1046. Il montra dès sa jeunesse un attrait pour la vie monastique. A vingt ans, ayant une connaissance approfondie des Ecritures, il partit pour le Poitou, avec trois compagnons, à la recherche d'une vie sainte. On leur conseilla le monastère de Saint Cyprien, fondé par Saint Robert de la Chaise-Dieu et gouverné par l'abbé Raynauld.
Après dix ans de vie dans cette communauté, Bernard fut envoyé avec un autre moine à l'abbaye de Saint Savin afin d'y instaurer la réforme. Vers 1096 Bernard n'aspirait qu'à une vie plus solitaire, lorsque les moines de Saint Savin espéraient faire de lui leur abbé. L'ayant su, Bernard s'enfuit et, conseillé par un ermite il se réfugia dans la forêt de Craon.
Là vivaient, dans des cellules séparées, Robert d'Arbrissel qui allait fonder Fontevrault, Vital de Mortain, fondateur de Savigny et Raoul de la Fustaie. Les moines de Saint Savin ayant eu connaissance de son refuge, voulurent venir le prendre de force, mais Bernard s'enfuit sur l'île de Chaussey, entre Jersey et saint Malo, où il vécut isolé de tous.
Lorsque l'abbé Raynauld sentit sa fin prochaine, il demanda à Bernard de revenir à Saint Cyprien. Il le nomma son prieur et le désigna comme son successeur au choix de la communauté. Cette fois Bernard accepta la charge. En 1100 il assista au concile de Poitiers qui excommunia Philippe Ier à cause du scandale de son divorce.
Une dispute surgit entre Saint Cyprien et Cluny sur les prérogatives de Saint Cyprien. L'abbé se démit de ses fonctions en vue de retourner dans la forêt de Craon, mais il dut, à deux reprises se rendre à Rome défendre sa cause face au pape Pascal II qui soutenait les prétentions de Cluny. En fin de compte l'indépendance de Saint Cyprien fut proclamée, et Bernard put enfin se retirer.
Bernard cherchait à vivre une vie solitaire et austère, selon la Règle de Saint Benoît. On le présente quelquefois comme un réformateur de la vie bénédictine. Un monastère fut construit à Tiron, inauguré par Yves évêque de Chartres, en 1109. Pour éviter de nouvelles querelles avec les moines clunisiens installés non loin de là, la communauté fut transférée près de la source du Tiron en 1113.
Les religieux vécurent dans une grande pauvreté, ce qui n'empêchait pas les disciples de venir se joindre à Bernard. Les religieux étaient désignés sous le nom de « moines gris » à cause de la couleur de leur vêtement. Lorsque leur nombre dépassa les 500, 200 furent envoyés fonder divers prieurés.
La congrégation naissante eut bientôt des couvents en Angleterre et en Ecosse.
Livre des Records : Bernard de Tiron eut la plus longue canonisation de l'histoire de la chrétienté : 744 ans (1117-1861) fêté le 14 avril.
BERNARD DE TIRON : L'ERMITE, LE MOINE ET LE MONDE de Bernard BECK (éditions La Mandragore) : Esquisse d'un portrait de Bernard de Tiron (vers 1050-1117) : vocation, cheminements (de la collectivité monastique à l'ermitage, de l'anachorèse au cénobitisme), charismes (thaumaturgie, don divinatoire, prédication) et traits physiques.
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Commentaires
Thinking it is light, ignorance is darkness, ignorance it was heresy for human and most contemptible are those who mistreat subordinates.
Поиски священного существования приведет к монашескому образу жизни. Они живут в одиночестве и вдали от цивилизованного мира.
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Bonjour, sur votre site apparaît la statue de saint Bernard de Tiron montrant sa fondation. Pouvez-vous me dire si elle se trouve dans l'ancienne abbatiale de Tiron-Gardais ? et éventuellement pourrais-je l'inclure dans un texte sur l'abbaye d'Asnières (près de Saumur) ? Je vous remercie de votre réponse positive ou négative. Danièle Boret, Saumur